VOUS MANGEZ BIEN ICI

Belle opportunité...

Le local près de Mouffetard est oublié. Trop long, trop de travaux pour le bail précaire mais aussi trop de concurrents proches. Et surtout un autre local nous a titillé, dans le nouveau quartier de Bibliothèque François Mittérand. Un quartier en pleine évolution et expansion qui manque justement d'une confiserie.

Les travaux sont orchestrés par la Semapa, autant dire la mairie de Paris. Ce local de 50m² comporte de nombreux avantages: sa taille, ses 10m de vitrine, un large trottoir donnant la possibilité d'une terrasse et la Semapa comme interlocuteur. Cet organisme est en général plus souple qu'un propriétaire classique en ce qui concerne les garanties. On nous promet ici de plus de 3 à 4 mois de franchise de loyer qui sera progressif sur 3 ans en commençant à 200 euros m² par an pour la première année (soit moins de 850 euros par mois pour 50m²).

Bien sûr il y a un hic: le local est livré brut de béton et demande donc beaucoup de travaux. Un prêt bancaire est alors indispensable. Le projet devient aussi plus ambitieux: la confiserie chocolaterie pourra aussi être glacier, chocobar (avec donc dégustation de gourmandises sur place).

Un bien beau projet malheureusement récemment retardé: des erreurs de surface dans le permis de construire initial, un appel d'offres qui se doit d'être fait dans les rêgles... Nous attendons, attendons et attendons encore et encore des chiffres précis, des devis, des précisions, des dates... Mais le problème c'est que nous ne pouvons nous permettre d'être trop patients....

Situation précaire

Le local près de la rue Mouffetard n'est toujours pas libéré. De plus, le bail 3/6/9 classique s'est transformé en bail précaire de 23 mois. La différence? Avec un bail précaire, le commerçant n'est pas propriétaire de son fonds de commerce. En revanche, en cas de problème, son départ est plus simple. Le problème c'est que des travaux étaient prévus et bien sûr à notre charge. Or, dans le cas d'un bail 3/6/9 normal, les travaux valorisent le local pour le propriétaire bien sûr, mais aussi pour le locataire qui en cas de problème par exemple peut vendre son fonds de commerce. Dans le bail précaire, les travaux effectués profitent uniquement au propriétaire...

Les données ont encore changé car pour nous, les travaux prévus doivent être revus à la baisse. Inutile de dépenser trop au profit uniquement du propriétaire. Bien sûr, un accord est toujours possible: une franchise de loyer par exemple (une réduction sur le loyer sur plusieurs mois qui compense le coût des travaux). Et malgré tout, même petit, ce local reste intéressant car les frais d'agence, le loyer nous permettent de nous passer des banques. On doit peser le pour et le contre...

Mais voilà que la SEMAPA qui aménage actuellement l'énorme quartier de la bibliothèque dans le 13ème, serait intéressé par un magasin de confiserie... Rendez-vous aujourd'hui et résultat bientôt...

Création en marche, mais...

Plus d'une semaine de formation comptabilité, moi je vous dis, ça tue pas mal de neurones... Mais c'est pas un peu de gymnastique mentale qui peut nous faire peur. Le problème du moment c'est surtout que la disponibilité de notre local de mouffetard est retardé... Il devait être libéré au 1er décembre, il le sera maintenant le 15... Et sans véritable certitude... Une ouverture avant Noël est donc fortement compromise.

On peut bien sûr positiver: c'est l'occasion de peaufiner notre plan d'action, la recherche de bons fournisseurs etc... Mais entre nous, un peu refroidi par différentes expériences, on recherche en même temps un autre local, histoire de ne pas se retrouver le bec dans l'eau le cas échéant (et on croise les doigts).

De plus, la situation d'une société en formation est un peu délicate. Pour s'enregistrer à la chambre de commerce, il faut avoir ses statuts et son siège social (dans le cas d'un commerce, c'est son adresse par exemple) et donc avoir signé un bail mais aussi avoir la preuve de dépot du capital social dans une banque. De son coté, la banque bloque le capital sur un compte le temps d'avoir la preuve que la société a bien été constituée. Pourtant, tout se complique quand l'agence ne veut rien faire signer avant que la société ne soit constituée, puisque la chambre de commerce veut le bail avant d'enregistrer la société. Heureusement, pas très grave, tout le monde à l'habitude visiblement.

Attention cependant, nous avons appris par exemple qu'un prêt contracté à une banque pendant cette période de formation peut très bien être attribué à une personne physique et non à la société (puisque non encore formée, et je parle ici d'une SARL, EURL, SAS ou SASU). C'est bien la société qui remboursera le prêt, mais en cas de problème, liquidation de la société par exemple après 2 ou 3 ans, la totalité du prêt (s'il n'est pas complètement remboursé) peut être demandé à la personne physique qui l'a contracté pendant que la société était en formation (vous me suivez? relisez si besoin:)...). Même problème avec le bail. Pour éviter le problème, il vaut donc mieux finaliser le prêt après la formation (ou le faire voter en assemblée générale avec procès-verbal) ou joindre le bail aux statuts...

Bon allez, on y retourne...

Et la rue Mouffetard?

A force de chercher, on trouve (c'est ce qui se dit...). D'abord peu enthousiasmé par ce petit local de 18m2, on s'est vite rendu compte qu'il avait de nombreux avantages...

Très proche de la rue Mouffetard, seulement 800 euros de loyer, juste 2400 euros de frais d'agence, c'est plutôt intéressant. Et maintenant qu'on à décidé de changer pour la confiserie... On trouve un local qui dispose d'une extraction... La contrepartie c'est des travaux à faire et une rue qui, même si elle est placée proche d'une rue très passante et commerçante, est sûrement limitée en passage. Compte tenue des frais engagés et du loyer, cela reste intéressant.

Rapidement, on a donc posé une option et constitué le dossier, prix contact avec une banque du quartier pour ouvrir un compte et on est dans l'attente d'un devis pour les travaux...

Et voilà que l'on commence en même temps une formation sur la comptabilité et la création d'entreprise... La roue serait-elle en train de tourner?

Première remise en question

Entreprendre, c'est un parcours du combattant. On a beau être prévenu, les ralentissements sont toujours désagréables. Il est souvent nécessaire de se remettre en question, de se remotiver : car l'avenir n'est jamais clair ni précis, il est toujours en mouvement et rien n'est certain...

Début juillet, tout va très vite: un local intéressant est trouvé juste avant le rendez-vous au CFE (Centre de formalités des entreprises) de Paris. Notre business plan est étudié, on nous conseille sur différents points, notamment sur nos tableaux financiers: les prévisions ne sont-elles pas un peu élevées? La redevance TVA est-elle incluse? Doit-on choisir la SARL? Notre ticket moyen est-il assez élevé pour le quartier? heureusement, notre apport financier, comparé à notre besoin est correct. Encore quelques conseils concernant les prêts bancaires, les prêts d'honneur et le statut de TNS (travailleur non salarié) et nous repartons avec quelques documents. Un entretien de plus de 2 heures bien utile...

Quelques jours après, rendez-vous auprès d'une banque. Nous exposons notre projet, on nous pose des questions, on nous teste. C'est d'une certaine façon le premier contact avec la réalité de notre entreprise, car notre avenir dépend évidemment d'un prêt bancaire, important ou non. L'impression globale est positive mais de nombreux défauts ont été soulevés... Quelques jours après, nouvel entretien dans une autre banque: le scénario est à peu près identique. Si l'entretien est cordial, le résultat est loin d'être gagné d'avance. Notre projet souffre en effet de quelques défauts...

Tout d'abord, notre étude de marché est sûrement trop générale. Il aurait fallu plus de détails précis sur notre future activité: des menus décrits précisément avec les ingrédients, les prix de revient, plus qu'un concept trop global. Ensuite, notre manque d'expérience dans le domaine ne joue pas en notre faveur. Plus de 7 ans en tant que responsable d'un commerce pour l'un, 3 ans dans un restaurant familial pour l'autre, ça ne suffit visiblement pas... Et enfin nos précisions financières semblent trop élevées. Nous sommes deux et il doit en effet être possible de vivre de notre activité... En bref, les banques n'ont pas été convaincues...

En quelques sorte, nous devons repartir à zéro ou presque: nous devons revoir notre business plan, le rendre plus plausible, plus vendeur, plus précis. Nos qualités doivent être mises en valeur. Nous devons peut-être même imaginer d'autres éléments qui pourraient attirer plus de clients. Et nous devons revoir nos chiffres, peut-être à la baisse pour nos prévisions.

Beaucoup de boulot en perspective, surtout que ces modifications vont sûrement nous faire perdre le local trouvé, il faudra donc chercher et rechercher à nouveau, dans le monde impitoyable de l'immobilier parisien. Cependant, il s'agit d'une étape bien connue des créateurs d'entreprise qui se lancent pour la première fois. On apprend. On doit se perfectionner. On doit se remotiver et ne plus refaire certaines erreurs...

Accélération

C'est en plein mois de juillet que les choses bougent. Ce qui n'est pas forcément simple... Curieusement, nous avons rapidement visité un premier local juste avant le 14. Une reprise tout à fait correcte de 36000 euros, très peu de travaux, une cuisine à moitié équipée de 10m2, 30m2 de salle avec 20 places assises possibles. La visite se passe bien, il semble libre, rien ne se bouscule en juillet, ce qui nous laisse un peu de temps et ce qui est plutôt positif...

Oui mais, il y a toujours un MAIS. En juillet/Août, c'est aussi un peu pareil pour tout: et rien ne bouge très vite aussi pour le reste... Dans nos différentes démarches, on nous a donc prévenu que les délais allaient sûrement être plus longs que d'habitude...

Mais peu importe, l'ensemble est positif. Tout d'abord on a été surpris de trouver aussi vite un local qui nous convienne: s'il nous passe sous le nez, nous sommes donc persuadés d'en trouver un autre. Les différents entretiens: le 20 avec le CFE, le 22 avec une première banque, le 25 avec une deuxième, étaient très instructifs et vont nous permettre d'améliorer notre dossier. On y reviendra un peu plus en détails.

Les réponses se font attendre, c'est évidemment peut-être normal en cette période ou ce n'est pas bon signe, mais le temps (tic-tac) n'est pas encore contre nous... Et ce serait par contre presque trop beau et finalement un peu inquiétant de tout boucler aussi vite...

Le casse-tête du local

L'emplacement étant l'un des éléments les plus importants, sinon LE plus important, on se concentre donc en ce moment sur la recherche d'un local bien situé. Le but n'est pas forcément de trouver le plus rapidement possible mais au moins de cerner les quartiers potentiels: c'est impératif pour rendre le business plan plus précis, business plan qui est primordial pour convaincre différents organismes, aides et banques...

L'idéal est évidemment de trouver un local sans reprise de fond de commerce. Sur paris, la reprise est en effet souvent très élevée. Récemment, on a pris une douche froide à propos d'un petit local de 35m2 dont la reprise était de 300 000 euros... Oui oui, sans erreur de zéros...

Vous avez sûrement vu ces fameuses pancartes sur des commerces à louer "Bail à céder"... Petite explication simplifiée à ce sujet: le bail d'un local commercial est de 3, 6 ou 9 ans. Pour le locataire, il est difficile de casser le bail en dehors de ces délais sans une bonne raison. Si le commerce fait faillite, c'est une bonne raison, mais sinon, le locataire doit céder son bail à un autre locataire. Le problème c'est que cette cession est interdite. Le seul moyen d'autoriser cette cession est la vente du fond de commerce...

Dans notre cas, la reprise d'un fond de commerce serait potentiellement intéressante s'il s'agissait déjà d'un local "snack", mais ce n'est pas toujours le cas. Et même, la reprise d'un local de type snack demanderait sûrement aussi des travaux et le rachat de matériel...

Les bonnes reprises sont donc très rares, très chères, souvent exagérées et font aussi l'objet de spéculations certaines...

CFE ou CCIP

Sur Paris, le CFE, ou Centre de Formalités des Entreprises se trouve situé au sein de la CCIP, la Chambre de commerce et d'Industrie de Paris. Impossible de ne pas y passer pour certaines formalités mais aussi pour des aides et des renseignements bien utiles.

Sur le site de la CCIP, vous pouvez même avoir accès à de nombreuses indications et conseils, parfois grâce à des animations, notamment au sujet de la création d'entreprise, et aussi des formations et des stages divers.

Nous avons donc décidé d'y pêcher quelques conseils: pour ce faire, le site nous a demandé de remplir et déposer un petit formulaire constitué de quelques questions simples leur permettant de nous cerner ainsi que notre projet. Quelques jours après, une conseillère nous appelait afin de rapidement faire le point sur notre situation et fixer un rendez-vous en "live" (à noter que ce rendez-vous n'est plus fgratuit et est maintenant facturé 60 euros).

Dans notre cas, la grande question est "faut-il mettre la charrue avant les boeufs?". Dans un snack, on nous a en effet bien rappelé que le plus important en trois points étaient en premier, l'emplacement, en deuxième, l'emplacement et en troisième l'emplacement... C'est bien sûr ce qui va déterminer les prévisions financières dans le business plan, lui-même forcément utile afin d'avoir certaines aides et/ou l'accord de la banque...

Cependant, avant d'avoir l'accord de l'agence ou du propriétaire du local, on va vous demander ce fameux business plan et des garanties bancaires, ce qui semble logique mais aussi un peu paradoxal...

On va dons ce concentrer sur la recherche d'un local bien situé, faire éventuellement plusieurs versions d'un business plan selon la situation de différents locaux afin de réagir le plus rapidement possible.

Dans tous les cas, rendez-vous est pris pour le 20 juillet à la CCIP afin d'avoir des conseils peut-être plus précis et plus avisés...

 

Rebondir

Juste après quelques mots sur nos profils respectifs, il était juste de nous montrer un peu: et cette photo prouve à quel point notre envie de rebondir est grande...

 

Qui est "on" ?

"On" est deux: Pedro, ou JP, un charentais à moitié espagnol établi à paris depuis 3 ans. Et Stan, un breton à moitié polonais qui a toujours vécu dans la région parisienne ou à Paris. On à tous les deux travaillé dans la même société pendant de nombreuses années. A sa fermeture, au début de cette année, on a donc imaginé pouvoir rebondir ensemble. La restauration rapide s'est vite imposée: c'est vrai que lorsque l'on travaille ensemble, c'est lors des repas qu'il est plus facile de discuter... Et on discutait souvent du repas! Brasseries, petits restaurants, chinois, crêperies, sandwicherie, boulangerie, petites surfaces, traiteurs, on a tout essayé dans un rayon de 2km à pied autour de nos anciens bureaux qui étaient aussi à 15mn à pied de nos logements... Inutile de dire que l'on connait très bien cette partie du 11ème arrondissement, et donc aussi l'offre et la demande en matière de restauration. Nos esprits critiques et gourmands se sont nourris de nos différentes expériences.

Malgré cela, et si nous connaissons bien notre quartier, il n'est pas sûr que l'on puisse trouver un local qui nous convienne dans le coin. Mais avant tout, il est indispensable de faire une première étude de marché. Et c'est pas une mince affaire...