Entreprendre, c'est un parcours du combattant. On a beau être prévenu, les ralentissements sont toujours désagréables. Il est souvent nécessaire de se remettre en question, de se remotiver : car l'avenir n'est jamais clair ni précis, il est toujours en mouvement et rien n'est certain...
Début juillet, tout va très vite: un local intéressant est trouvé juste avant le rendez-vous au CFE (Centre de formalités des entreprises) de Paris. Notre business plan est étudié, on nous conseille sur différents points, notamment sur nos tableaux financiers: les prévisions ne sont-elles pas un peu élevées? La redevance TVA est-elle incluse? Doit-on choisir la SARL? Notre ticket moyen est-il assez élevé pour le quartier? heureusement, notre apport financier, comparé à notre besoin est correct. Encore quelques conseils concernant les prêts bancaires, les prêts d'honneur et le statut de TNS (travailleur non salarié) et nous repartons avec quelques documents. Un entretien de plus de 2 heures bien utile...
Quelques jours après, rendez-vous auprès d'une banque. Nous exposons notre projet, on nous pose des questions, on nous teste. C'est d'une certaine façon le premier contact avec la réalité de notre entreprise, car notre avenir dépend évidemment d'un prêt bancaire, important ou non. L'impression globale est positive mais de nombreux défauts ont été soulevés... Quelques jours après, nouvel entretien dans une autre banque: le scénario est à peu près identique. Si l'entretien est cordial, le résultat est loin d'être gagné d'avance. Notre projet souffre en effet de quelques défauts...
Tout d'abord, notre étude de marché est sûrement trop générale. Il aurait fallu plus de détails précis sur notre future activité: des menus décrits précisément avec les ingrédients, les prix de revient, plus qu'un concept trop global. Ensuite, notre manque d'expérience dans le domaine ne joue pas en notre faveur. Plus de 7 ans en tant que responsable d'un commerce pour l'un, 3 ans dans un restaurant familial pour l'autre, ça ne suffit visiblement pas... Et enfin nos précisions financières semblent trop élevées. Nous sommes deux et il doit en effet être possible de vivre de notre activité... En bref, les banques n'ont pas été convaincues...
En quelques sorte, nous devons repartir à zéro ou presque: nous devons revoir notre business plan, le rendre plus plausible, plus vendeur, plus précis. Nos qualités doivent être mises en valeur. Nous devons peut-être même imaginer d'autres éléments qui pourraient attirer plus de clients. Et nous devons revoir nos chiffres, peut-être à la baisse pour nos prévisions.
Beaucoup de boulot en perspective, surtout que ces modifications vont sûrement nous faire perdre le local trouvé, il faudra donc chercher et rechercher à nouveau, dans le monde impitoyable de l'immobilier parisien. Cependant, il s'agit d'une étape bien connue des créateurs d'entreprise qui se lancent pour la première fois. On apprend. On doit se perfectionner. On doit se remotiver et ne plus refaire certaines erreurs...
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